Les occupants des 5 % des logements les plus énergivores, en particulier les ménages à faible revenu, sont exposés à un risque accru pour leur santé lié aux températures intérieures basses. Celles-ci peuvent être à l’origine notamment de maladies cardio-vasculaires et respiratoires parfois mortelles. La rénovation thermique des logements permet de réduire ce risque sanitaire. Les travaux présentés dans cette publication ont permis de quantifier et de monétariser le bénéfice en résultant. Ainsi, le gain moyen annuel pour la société produit par une rénovation est estimé à 7 500 euros, décomposé en 400 euros de réduction des coûts de soin, 1 400 euros d’amélioration du bien-être et 5 700 euros de réduction du risque de mortalité. Ce coût a vocation à être utilisé dans les évaluations socio-économiques ex ante de politiques publiques ou de projets d’investissement visant la rénovation énergétique des logements. La rénovation de l’ensemble des passoires énergétiques d’ici 2028 permettrait ainsi d’éviter des coûts de santé de près de 10 milliards d’euros par an.
La méthode a été élaborée par un groupe composé de médecins, d’économistes de la santé et de l’environnement et d’acteurs de la lutte contre la précarité énergétique. Il s’est appuyé sur une revue de la littérature internationale et a bénéficié des expériences de terrain relatives aux situations de précarité énergétique en France. Ces experts participaient à un groupe de travail plus large, installé par France Stratégie et le Secrétariat général pour l’investissement et piloté par le Commissariat général au développement durable (CGDD), sur l’évaluation socio-économique des effets de santé des investissements publics. Ce large groupe de travail s’est aussi attaché à proposer des outils d’évaluation socio-économique des effets sur la santé des projets de prévention des inondations, des phases chantier des projets d’infrastructure et des projets d’aménagement de l’espace public favorables à l’activité physique.
